je retrouve dans un sourire, la flamme des souvenirs. (kal)

Tu t'es retrouvée bloquée, contrairement aux, quasiment, trois quarts de cette ville, tu n'as pas pu prendre ta voiture pour foncer directement au commissariat lorsque tu as eu ce message … Tu aurais voulu, évidemment, mais tu as été retenue par ton travail, et c'est mal tombé parce qu'il y a eu cette femme qui est arrivée pile au moment où tu allais annoncer au vétérinaire que tu devais partir, elle avait ce chaton dans les bras qui venait visiblement de tomber d'un toit, et au delà du fait que son histoire t'avais faite remonter des années en arrière, comme un signe, il avait fallu que cette pauvre bête soit assez gravement blessé pour nécessiter une opération immédiate. Évidemment, on avait eu besoin de toi, tu avais dû mettre de côté ton idée de filer droit dans le centre.

Finalement, tu n'avais pu quitter la clinique vétérinaire que vers la fin d'après-midi, vers dix sept heures, et lorsque tu étais arrivée jusqu'au commissariat environ un quart d'heure plus tard avec le nom de Kal pour demander s'il était ici, on t'avais annoncé qu'effectivement, il était bien passé par ici, mais qu'il avait été transféré vers la clinique pour subir quelques examens médicaux. Tu n'avais pas su répondre quoi que ce soit au type de l'accueil, tu avais simplement hoché la tête pour reprendre le chemin de la sortie, droite, le regard fixe. Probablement que tu n'y croyais pas réellement, en venant ici, ou pas entièrement. Quand tu avais reçu ce message, une partie de toi avait simplement pensé que c'était bien de vérifier, mais que tu allais probablement être déçue et qu'il ne valait mieux pas espérer. Après tout, Sohane, Kal avait disparu depuis six longues années, les chances de le retrouver en vie, et dans cette ville étaient pour toi complètement nulles … Et pourtant, voilà qu'un officier de Police t'annonce qu'il était là, il y a encore quelques heures, son nom est sur la liste des gens qui sont revenus.

Tu souffles un grand coup, une fois dans ta voiture, tu songes à appeler ta mère, elle est infirmière à la clinique, elle travaille en ce moment même alors, tu prends ton téléphone et tu appelles sur son téléphone, plusieurs fois. Elle ne répond pas. Forcément, elle doit être débordée. Tu finis par démarrer la voiture, la clinique n'est pas loin alors tu n'en as que pour quelques minutes avant de te garer sur le parking déjà plein à craquer de la clinique, tu passes par l'entrée principale et à l'accueil, on te donne une direction que tu suis. Il y a du monde. Des familles, des gens qui ont littéralement l'air perdus, certains arrivent, d'autres repartent, on te bouscule, tu te frayes tant bien que mal un chemin et tu cherches du regard, quelqu'un que tu pourrais connaître, ta mère, l'une de ses collègues peut-être, mais c'est une voix que tes oreilles captent.

Tu approches lentement de l'une des salles d'examen, le rideau est à moitié ouvert, l'infirmière semble en avoir terminé avec l'homme qui se trouve à l'intérieur mais celui-ci proteste, et toi, tu t'arrêtes. C'est parce que tu le reconnais immédiatement que tu te figes, la gorge nouée, tu l'observes, tu l'entends mais ses mots ton cerveau ne semble pas vouloir les comprendre. Il est exactement comme dans tes souvenirs, Sohane. C'est le Kal que tu avais gardé en mémoire, il correspond à cette dernière image que tu avais précieusement gardé dans ton esprit. Il est là. Dans ton son incompréhension, ce sont ses réactions que tu lis, son caractère que tu reconnais, les mêmes gestes, les mêmes mots, le même ton, et le même timbre de voix. Alors, lorsque finalement, l'infirmière ouvre plus grand encore le rideau et qu'elle annonce qu'elle en a terminé, et qu'elle a d'autre patients à voir - sacrément agacée, de toute évidence, par l'attitude de Kal - tu avances, en fait, tu te précipites dans sa direction et sans dire un mot, tes bras viennent s'accrocher autour de son cou pour le serrer contre toi quelques secondes. C'est aussi son parfum, que tu reconnais.

Kal venait de regarder sa montre pour la énième fois sans doute quand il s’est rendu compte qu’il n’avait plus son bagage à côté de lui et qu’au lieu d’être récupéré par un taxi pour aller jusqu’à la gare, il se retrouve embarqué par une voiture de police, pour directement passer par la case commissariat. Evidemment, il s’est mit à gueuler qu’il ne comprenait pas ce qu’il se passait, qu’il avait des droits et qu’ils n’avaient aucune raison de l’emmener au poste parrce qu’il n’avait rien fait. Mais on lui explique rapidement - un peu trop à son goût - qu’ils savent qu’il n’a rien fait, mais qu’il doit les suivre. Qu’on lui expliquera tout ça une fois arrivé. Kal ne comprend vraiment rien à la situation. Il avait du travail à faire et il allait manquer son train si on continuait de le retenir contre son grès...

C’est à ce moment là que Kal regarde sa montre pour la cinquantième fois, et se rend compte qu’il peut la regarder autant qu’il veut, l’heure n’a pas changé... Il jure et lève les yeux au ciel avant de s’asseoir où on le lui a demandé, sa précieuse canne toujours à ses côtés... C’est là qu’il se rend compte que quelque chose ne va pas. Pas avec lui, mais avec le reste du monde. Ses sens de journaliste sont en alerte alors qu’il essaie de comprendre... Le commissariat est blindé de monde... Et, il a beau avoir passé la plupart de son enfance ici, il a l’impression de ne reconnaître personne... C’est étrange ce sentiment. Comme s’il était sur de les reconnaître mais que quelque chose avait changé... Quand c’est à son tour d’être prit en charge par un flic, c’est à lui qu’on pose les questions alors qu’il ne comprend pas ce qu’il se passe... Enfin, maintenant, il comprend un peu mieux. Cela fait désormais 6 ans qu’il a disparu.

D’abord, il ne peut s’empêcher de lâcher un rire. Bien sûr. Lui et plus de 400 autre personnes auraient pu disparaître, comme ça, sans laisser de trace, et dans une amnésie collective. Même s’il ne peut qu’imaginer que ça ferait un super article, il ne peut s’empêcher de se dire que c’est totalement con... Mais les faits sont là.
Kal ne peut donc pas être relâché comme ça. Il doit passer par la clinique et passer toute une batterie de tests... Ce qui a le don de l’agacer d’avance. Mais il se prête au jeu... Surtout parce que son âme de journaliste veut en savoir plus. Il sort tout de même du commissariat. S’il s’agissait d’une blague, elle était déjà partie beaucoup trop loin.

On le prend en charge à nouveau, tout aussi rapidement que la première fois... Et on s’étonne qu’il ait encore besoin de sa canne pour marcher parce qu’il semblerait que ses scanners ne révèlent aucune trace de fracture... Ah, bien, maintenant, on le traite de menteur ! La journée s’annonce parfaite ! Kal ne se gêne pas pour leur balancer le fond de sa pensée, les engueuler. Cela faisait dix ans qu’il marchait avec une canne, pourquoi est-ce qu’il s’amuserait à leur dire qu’il a besoin d’elle pour marcher si ça n’était pas le cas ?! Ridicule. Quand il a finit de gueuler, on le laisse seul sur son lit d’hôpital alors qu’il est doublement agacé. Il s’apprête à sortir de là et... Se retrouve face à une jeune femme qui a l’air d’avoir son âge. Ils échangent un regard et alors qu’il s’apprête à prononcer son nom, elle s’accroche à son cou pour le garder contre elle.  

... Sohane...?

Tu ne dis rien. Parfaitement incapable de ne serait-ce qu'imaginer les mots qui pourraient sortir de ta bouche … Tu as pourtant si souvent rêvé qu'un jour, il revienne, ce fut la suite de tes crises de larmes, tes rêves, tes espoirs un peu fous et mine de rien, ils t'auront probablement permis de tenir bon les premières années. Mais c'est long, six ans, on change en six longues années, et on ne peut pas nier qu'entre la Sohane de vingt ans, et celle de vingt-six, il y a une espèce de gouffre probablement désormais infranchissable, comme une preuve qu'il est impossible pour toi de revenir en arrière désormais. En six ans, le cœur est bien fait, s'il n'efface pas la peine et ne comble jamais réellement les vides, il est capable de faire illusion et d'apaiser les douleurs, les espoirs deviennent alors inutiles, on finit par se résigner et par accepter que ce sont des choses qui arrivent, que la vie est ainsi faites, de pertes, de malheurs …

Alors comment est-ce que l'on fait, quand on a probablement fini par se résigner malgré tout ? Quand les espoirs finalement s'avèrent ne pas avoir été si vains, quand un rêve aussi fou soit-il, se réalise alors qu'on y croyait définitivement plus … ? Tu préfères te taire, oublier l'idée de répondre à toutes ces questions, tu préfères simplement t'assurer que tout cela est réel en venant chercher un contact physique, et en t'assurant pour de bon de sa présence. C'est lorsque tu te rends compte que ça n'a rien à voir avec un rêve, que tout ceci est bien réel, lorsque ton cœur subitement s'affole dans ta poitrine comme il aurait pu le faire six ans auparavant que tu sens une vague de panique de submerger, et les larmes que tu retenais s'échappent.

« Tu m'as manqué … » La voix tremblante qui trahit à quel point tu es bouleversée, tu lui voles encore quelques instant ainsi, tu le retiens Sohane, comme si tu craignais un mauvais tour, comme si tu t'attendais à ce qu'on ne vienne te le reprendre, qu'il ne disparaisse à nouveau sans laisser de traces. Même lorsque tu recules enfin, pour lui laisser de l'air et lui faire face, l'observer, ta main reste fermement accrochée à son poignet. « Comment tu vas ? Tu es blessé ? Qu'est-ce qui s'est passé ? Où est-ce que tu étais, enfin ? » Tu poses subitement bien trop de questions, tu lui balances tout ce qui te passe par la tête, tout en prenant le temps de le détailler. Tu notes tout un tas de choses. Ses cheveux, coiffés comme ils auraient pu l'être il y a six années, ses vêtements que tu reconnais, un style qu'on ne voit plus spécialement, un style qui était le sien il y a six ans. C'est comme si on l'avait fait disparaître, puis réapparaître aujourd'hui, comme s'il n'avait pas vécu ces années durant lesquelles il n'était plus parmi vous… « Tu es libre ? Ils en ont fini avec toi ? » La clinique est angoissante, oppressante, il y a trop de monde autour de vous, trop de bruit.

Ils sont 444 à avoir disparus. Et Kal fait visiblement parti de ces personnes. Contrairement à d’autres, il ne l’apprend pas d’un membre de sa famille ou d’un proche, mais des différentes personnes qu’il a pu voir durant les multiples questionnaires et tests qu’il a pu passer aujourd’hui... C’est quelque chose de tellement gros qu’il ne peut s’agir d’une mauvaise blague. Et c’est quand il reconnaît Sohane qui est face à lui que la réalité le frappe en plein visage. C’est une vérité : elle est plus âgé que la dernière fois qu’il l’a vu. 6 ans. Elle avait 20 ans la dernière fois et il sait bien évidemment faire la différence entre la Sohane d’avant et celle de maintenant.

Tout comme elle a besoin de son contact pour vérifier qu’il s’agit bien de la réalité et pas d’un rêve, il sent sa mâchoire se serrer quand il comprend à son tour ce qu’il se passe. Surtout quand il la voit pleurer comme ça... Quand il l’entend l’accuser, lui demander où est-ce qu’il était comme s’il avait décidé de lui-même de l’abandonner... Alors que jamais il aurait fait ça. Non. Sohane, elle était bien trop importante dans sa vie pour qu’il puisse avoir ne serait-ce que penser à l’abandonner.

Ça n’a aucun sens... Murmure-t-il en secouant négativement la tête quand elle lui annonce qu’il lui a manqué. Mais il relève les yeux vers son visage qui fait plus jeune femme que jeune fille et ne peut s’empêcher de passer sa main sur sa joue pour effacer ses larmes.

Je suis aussi perdu que toi... Disparu... C’est quoi cette histoire...?... Ils m’assurent que je n’ai plus besoin de ça, je... Il présente sa canne au "ça" mais secoue négativement la tête et se lève non sans s’appuyer sur sa canne. Je vois bien que... Tu as changé... J’aimerais comprendre pourquoi je ne me souviens de rien... Pourquoi je n’ai pas bougé ?... Il soupire et se passe la main dans les cheveux, ses pensées s’embrouillent et s’emmêlent.

Il y a tout un tas de choses qui se bousculent en toi. Les larmes ont rapidement envahi tes yeux, elles coulent le long de tes joues sans que tu ne parviennes à les retenir, et d'ailleurs, tu ne penses même pas à les retenir. Tu ne sais pas comment réagir, tu ne sais pas quoi faire et ça donne un mélange bien étrange lorsque tu te mets à le questionner. De l'empressement. De la joie. Mais aussi ce qui pourrait ressembler à une forme de colère, alors même que c'est loin d'en être. L'inquiétude couronne ce cocktail explosif, et tu viens simplement t'accrocher à cet être retrouvé, jurant probablement quelque part en toi que tu veilleras désormais à ce qu'il ne s'éloigne plus jamais.

Immédiatement, tu penses à le tirer de cet hôpital, à vous éloigner tous les deux de tout ce qui se rapporte à cette disparition, si les questions reviendront, la quête de réponses comme partenaire de torture, pour l'heure, tu veux simplement pouvoir ancrer son retour dans ta réalité, réaliser que tout est vrai, que tu n'es pas encore en train de rêver. Tu prends tout ce que tu peux prendre de lui, égoïstement, à ce moment-là. Aussi, lorsqu'il passe cette main sur ta joue pour chasser tes larmes - un geste qui éveille bien des souvenirs en toi - tu ne peux t'empêcher d'aller la récupérer, et de l'emprisonner, de la serrer dans la tienne bien plus petite.

Il est perdu, Sohane, et c'est probablement l'une des premières fois que tu vois de façon si flagrante la faiblesse chez Kal. Il ne comprend pas, il ne comprend rien, et tu comprends bien vite qu'il en sait autant que toi, sur tout ça, autrement dit : absolument rien. Et tu avises la canne, celle dont on lui assure de toute évidence qu'il n'a plus besoin … tu grimaces, sans bien comprendre comment c'est possible parce que tu sais mieux que personne pourquoi Kal doit marcher avec ça depuis des années. Tu te souviens de l'incident du toit comme si c'était hier, et depuis, il n'a jamais pu se passer de cette maudite canne pour se déplacer. « J'ai pas les réponses … Je suis désolée. Tu avais disparu, comme beaucoup d'autres, et personne n'a jamais été capable d'expliquer pourquoi, ou comment … » Tu aurais probablement aimé être celle qui apporte des réponses, celle qui peut soulager un peu le tumulte de son esprit, mais personne n'est capable de ça, pour l'heure alors à la place, tu décides qu'il vaut mieux quitter la clinique, au moins. « Viens à la maison. » La tienne, celle de tes parents, mais aussi celle dans laquelle il a habité un moment, il y a longtemps. « Ca sert à rien de rester ici, viens avec moi, Kal, s'il te plait … Tu as besoin de souffler, de te poser un peu et ensuite … On cherchera des réponses, je t'aiderais, c'est promis. »

Kal est dans l’incompréhension la plus totale. Il faut dire qu’il est plutôt du genre à croire ce qu’il voit, et à accepter une situation ou un fait quand il en a les preuves. Là, même s’il a le visage de Sohane plus âgé sous ses yeux, un coin de sa tête ne peut s’empêcher de se demander si on n’est pas en train de lui faire une blague, ou de le prendre pour un con... Comment il peut avoir disparu pendant six ans et réapparaître en ayant pas changer d’un pouce ? Comment il peut avoir manquer six années de sa propre vie et ne pas du tout se souvenir d’où il était, de ce qu’il faisait ? ça ne faisait aucun sens...

Mais les réactions de Sohane devant son visage à lui qui n’avait pas prit une ride le prend totalement au dépourvu. Même si elle avait vieillit, il pouvait la reconnaître. Elle restait cette enfant inquiète, celle qui était souvent derrière lui... Celle qui pleurait quand le chat était bloqué sur ce toit sur lequel il avait grimpé. Ces larmes qu’il essaie d’effacer d’un bref geste tendre sur son visage avant qu’elle ne lui présente des excuses pour ne pas pouvoir lui donner des réponses à ses questions. Comme si c’était de sa faute, à elle... Non. Elle était elle aussi une victime de tout ce bordel.

Alors qu’il s’apprête à lui poser une autre question, il l’entend lui proposer de rentrer avec elle. De toute manière, il y a de grande chance pour que Sohane n’ait toujours pas les réponses à toutes les questions qu’il peut avoir. Pour elle, il a juste disparu il y a plusieurs années, pour réapparaître comme une fleur... Quelque chose comme ça. Il acquiesce d’un bref signe de tête avant de froncer les sourcils.

... Et mon frère ?... Toi, tu n’as pas disparu, visiblement, mais... Jordie ?

Être ici t'angoisse. Pourtant, tu as l'habitude du milieu médical, mais c'est différent, tu n'as jamais supporté cette clinique, elle te rappelle de mauvais souvenirs. Et puis, à côté de ça, il est revenu, il est là devant toi et tu voudrais pouvoir te tirer de ce milieu trop aseptisé, comme si tu craignais d'être en train d'halluciner, tu veux pouvoir le pousser à sortir de là et le voir dans un milieu plus familier. Tu es perdue, Sohane, et tu n'aurais jamais pensé ressentir ça en le revoyant … Il y a trop de choses, trop de paramètres, tu as l'impression que tu ne peux pas faire le tri et ça déborde, les larmes s'échappent, tu te sens oppressée.

Vous ne savez rien des circonstances et des raisons de tout ça, même après six années et tes souvenirs intacts, tu n'as pas de réponses à lui apporter et ça te désole parce que tu te sens particulièrement inutile. Alors à la minute ou il accepte d'un simple geste de te suivre à la maison, tu regardes autour de toi comme si tu cherchais à récupérer ses affaires, mais évidemment, il n'y a rien à part cette fichue canne. Tu ne cherches même pas à obtenir l'avis positif d'un médecin pour pouvoir l'emmener, tu viens simplement lui attraper la main et tu l'entraînes avec toi, dans le couloir qui mène jusqu'à la sortie.

La question qui vient ensuite est comme une pierre qui tombe dans le fond de ton estomac … Et oui, Sohane, il y a ça aussi. Probablement la pire nouvelle qu'il va falloir lui annoncer, et très franchement, tu aurais préféré que ce ne soit pas à toi de le faire. Cependant, tu te vois mal te taire, ou pire lui mentir, Jordie à toujours été si important pour Kal que finalement, il est normal qu'il aborde si rapidement le sujet de son frère aîné. Tu ne t'arrêtes pas dans le couloir, pour autant, tu attends d'avoir franchi la porte de la clinique et d'être proche de ta voiture, sur le parking pour lâcher sa main, t'arrêter, et souffler un grand coup avant de te retourner. « Kal … ça fait six ans que tu as disparu, et que tout le monde est dans le flou. On ne savait pas ce qui avait pu se passer, où tu étais, si tu étais même en vie … » C'est long, six ans, et en six ans il peut se passer bien des choses. « Jordie est mort, il y a 3 ans. Il a fait un AVC, il était sur le terrain pour un reportage et il s'est effondré, personne n'a rien pu faire pour lui. » Foudroyant. Imprévisible. Personne n'aurait pu le sauver, personne n'aurait pu se douter, Jordie allait très bien aux dernières nouvelles et après la disparition de Kal, perdre Jordie avait été un coup immense pour les Bowers. « Je suis désolée… »