back on track Vendredi 18/11/2022, 14:00 - Commissariat
OK. Ne stresse pas, tout va bien se passer. Tu souffles un bon coup avant de franchir les portes du commissariat. Ton commissariat. Celui que tu n'as pas vu depuis presque trois semaines. Et où, réellement, tu n'a pas remis un pied depuis six ans. Tu traverses le hall sans passer par le grand open space réservé aux officiers. Tu ne sais pas si Adriel est dans le coin mais tu ne te sens pas d'aller le voir avant ton entretien. Tu es beaucoup trop stressée. Alors, tu laisses tes pas te guider directement dans le couloir où se trouve le bureau du psy - de la psy, tu corriges en ton for intérieur lorsque ton regard se pose sur la plaque ornant la porte. Alexis Pearce. Tu te souviens l'avoir déjà croisée le jour où vous êtes tous revenus. Mais tu étais tellement sous le choc que tu aurais beaucoup de mal à te souvenir de votre conversation.
Tu frappes doucement et elle t'autorise à entrer. Tu es pile à l'heure, car tu ne déroges pas à tes propres règles, dont la ponctualité fait partie. « Bonjour, » tu la salues avec un petit sourire en traversant le seuil, avant de refermer derrière toi. « Maxine Jones. » Tu te présentes et tends ta paume ouverte. Inutile d'ajouter que vous aviez rendez-vous, elle le sait déjà parfaitement. Tu t'installes à l'endroit qu'elle t'indique d'un geste de la main, essayant de ne pas avoir l'air trop anxieuse. Pourtant, tu sais que tu n'as pas droit à l'erreur. Car si cet échange n'est pas convaincant pour Alexis, et qu'elle te juge inapte à reprendre du service, rien ni personne ne pourra aller à l'encontre de cette décision. Pas même le statut de lieutenant d'Adriel.
Maxine Jones. Le nom ne s'était pas réellement attardé dans ton esprit les premiers jours où les disparus étaient revenus. La situation avec Adriel était suffisamment complexe et tu le sentais prendre de la distance malgré tout ; puis il y avait Jesse, qui découvrait sa fille Moira. Il y avait tout, trop de chose. Et tu ne t'étais pas attardé sur ce nom avant qu'on t'amène le dossier. Une policière disparue... Les choses s'étaient rappelé à toi d'un seul coup : Maxine, c'était l'ancienne binome d'Adriel, bien avant que tu n'arrives au commissariat. Il t'en avais parlé, plusieurs fois, au même titre qu'il t'avait parlé de Livia. Son ancienne partenaire qui excellait par rapport à Jenkins et tu avais bien vu le calvaire que c'était. On avait plusieurs fois songé à t'envoyer le binôme d'ailleurs. Et sa meilleure amie, qui l'avait soutenu face à la maladie de sa compagne à l'époque...
Et puis les disparus étaient revenus et avec eux, ce besoin autodestructeur de te plonger dans le travail avant de sortir boire un verre pour finir par rouler beaucoup trop vite. Besoin d'hurler mais tu avais l'impression que personne ne t'entendait. Tu te réjouissais d'avoir retrouvé ton frère mais une part de toi avait ce sentiment d'avoir fait ce deuil pour rien, le retour des disparus avait amplifié tes craintes d'être abandonnée. Mais voila, tu restait compétente et au taquet autant que possible malgré les noeuds qui agitaient ton cerveau. Et tu enchainais les rendez-vous, tes collègues ayant bien besoin de se confier sur ces retours. Tu n'avais pas autant statuer de prise de poste depuis bien longtemps... Aussi quand tes yeux se posent sur le dossier de Maxine Jones, tu sais que tu vas devoir la réintégrer, sinon ce serait la guerre avec Adriel. Mais pour autant, cette décision devait être médicale et ne pas être influencée par tes relations.
Tu finis un rapport quand elle frappe à ta porte. Mécaniquement, tu l'invite à entrer ; à son regard, tu constates qu'elle ignore totalement qui tu es, elle ne te connait pas et te découvre totalement. La réciproque n'est pas vraie. Tu te lèves, posant ton stylo pour venir lui serrer la main en répondant à son bonjour par un autre tout aussi chalereux. Son dossier trone sagement sur ton bureau, et tu viens le récupérer en lui faisant signe de s'asseoir dans un des fauteuils de patient, tandis que tu prends place en face d'elle avec ton calepin et le précieux dossier.
- Bien, vous savez qu'on est là pour savoir si vous pouvez reprendre le boulot et retourner sur le terrain. On ne va pas encore vous interroger quant à la disparition, mais on peut l'évoquer si vous en ressentez le besoin.
Les règles sont établies. En soit, tu n'as pas grand chose à faire, si ce n'est poser quelques questions. Son dossier médical est plus que clair ; elle est apte, physiquement. Tu revets parfaitement le masque, sourire bienveillant tandis que tes yeux d'émeraudes restent posés sur elle.
- D'abord, comment vous vous sentez ?
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Sujet: Re: back on track ϟ alexis Dim 4 Déc - 11:16
Installée sur le confortable fauteuil réservé aux patients, tu te sens comme une petite fille timide en milieu inconnu : droite, immobile et silencieuse, le regard errant d'un bout à l'autre de la pièce en évitant soigneusement de croiser celui de ton interlocutrice. Alexis récupère ce que tu devines être ton dossier ainsi qu'un calepin et de quoi prendre des notes. Bien trop vite à ton goût, l'entretien commence et tu n'as pas d'autre choix que rassembler tout ton courage afin de faire face. L'erreur n'est pas permise. Les enjeux sont bien trop grands. Tu dois ressortir d'ici avec le papier qui te permettra de récupérer ton flingue, ton badge… et ton coéquipier.
La jeune brune précise que le sujet du jour n'est pas ton statut de Disparue, mais ta capacité à reprendre du service. Tu avoues que ça te soulage un peu, même si tu restes bien consciente que les interrogatoires sont loin d'être terminés, à fortiori quand le FBI vient d'ouvrir une cellule dans votre poste de police et de rapatrier l'une de leurs propres équipes sur place. Selon eux, se trouver au cœur de l'action facilitera leur enquête. Qu'ils le veuillent ou non, tu ne t'écarteras pas du chemin. Chaque chose en son temps, tu te tempères en acquiesçant face aux mots d'Alexis. Car pour être en mesure de chercher la vérité, de faire la lumière sur cette histoire invraisemblable, il te faut d'abord récupérer ton job.
Quand elle te demande comment tu vas, tu décides de te montrer sincère. Tu ne peux pas te permettre de la sous-estimer. Si elle devine que tu essaies de minimiser tes doutes pour t'assurer son autorisation de reprise, ça aura l'effet inverse. « J'appréhende un peu. Le commissariat a pas mal changé, en six ans. » De nouveaux collègues qui ne sont plus si nouveaux que ça - et dont Pearce fait partie - d'autres retraités ou transférés par exemple après un déménagement, sans compter les mises à jour de certaines lois et procédures. « Il m'a fallu un moment pour… accepter la situation. Mais aujourd'hui, je me sens prête. »
Tu esquisses un sourire rassurant, avant d'ajouter. « J'ai déjà l'aval de la hiérarchie pour retrouver mon partenaire, dans le cas où vous jugeriez bon de me rendre mes fonctions. Le Lieutenant Marshall et moi sommes coéquipiers depuis quinze ans. » Bien sûr, tu ne lui apprends rien, c'est marqué dans ton dossier. Ce n'est pas là où tu veux en venir. « Il sait comment je fonctionne. L'avoir à mes côtés me permettra de reprendre mes marques en un rien de temps. » Il sera ton ancre. Comme il l'a toujours été, toutes ces années. Tu sais que tu peux avoir confiance en lui pour te tenir la main, jusqu'à ce que tu puisses à nouveau voler de tes propres ailes.
Tu sais mieux que quiconque c'est souvent surfait, dans l'esprit des patients, que tu sois leur psy ; trop jeune. Du haut de tes vingt-huits ans, t'es jeune, plus jeune que beaucoup de gens ici. Plus jeune de Maxine et son statut de disparue qui lui a pris six ans de son existence. Mais pour autant, tu ne te démontes pas, tu restes consciencieuse dans ton travail, il n'y a qu'à voir l'évolution de ta relation avec Lauritz, le légiste, aujourd'hui un de tes proches confidents. Et pourtant, la détective face à toi semble intimidée de ce regard que tu poses sur elle. Sans doute sent-elle que tu en sait bien plus que tu ne devrais, du fait d'être la petite amie de son ancien binome ? Mais elle joue la jeu, répondant à ta question. Et toi, tu notes soigneusement sa réponse ; elle a été sage de patienter avant de reprendre le boulot, cela lui fait un bon point.
Là où elle en perd un cependant, c'est en mentionnant Adriel. Non pas que tu en ressentes une certaine jalousie, mais tu perçois qu'elle essaie de te rassurer, de gratter ton aval en se servant de lui comme caution. Tu relèves les yeux de tes notes vers elle, calme :
- Je connais vos états de service aux côtés du lieutenant Marshall. En plus de votre dossier, j'ai eut l'occasion de parler avec lui. Je sais ce qu'il en est, ne vous en faites pas. Mais je suis là pour m'assurer que l'on peut à nouveau vous confier une arme à feu, et qu'au premier problème vous ne vous cacherez pas derrière votre coéquipier. Auquel cas, j'aurais non pas un, mais deux patients, et personne n'a envie d'en arriver là.
Le ton est professionnel mais tu lui offres un sourire bienveillant sur cette dernière phrase. Déjà parce que sur le papier, tu ne peux pas recevoir Adriel tant qu'il est ton conjoint. Et parce que tu n'as pas envie d'apprendre que sur un coup de panique de la blonde, ton homme s'est pris une balle. Tu poses le stylo sur le calepin, détendant un peu tes épaules, la couvant d'un regard bienveillant :
- N'oubliez pas que le lieutenant Marshall a vécu les six dernières années. Si, pour vous, cette collaboration date de ces dernières semaines, pour lui c'est différent. Jouons franc-jeu : je sais que l'habitude reviendra vite pour lui, et la hiérarchie m'a demandé de vous réaffecter à votre poste. Je m'assure seulement de votre état mental à vous, indépendamment du reste. Je doute que vous ayez envie de revenir dans ce bureau pour autre chose que demander mon avis sur un suspect, n'est-ce pas ?, tu demandes, plus légère et amicale.
Le recadrage est de mise ; tu as vu les dégats que peut causer un mauvais suivi. Tu sais que vous devrez travailler ensemble, et tu sais aussi qu'une fois le rapport patient/psy sera gommé, les choses iront bien mieux ; en tant que criminologue de formation, tu as ce rôle à jouer lors des profilages et interrogatoires - c'est d'ailleurs ce qui, originellement, t'avais attiré dans ce job. Tu reprend le stylo, faisant mécaniquement claquer la mine en te reculant quelque peu dans le dossier, t'assurant qu'elle n'avait rien à ajouter à ce petit speech que tu étais contrainte de lui servir.
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Sujet: Re: back on track ϟ alexis
back on track ϟ alexis
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