Ma vie était en pause. Alors certes, j'avais perdu six ans déjà de cette vie qui était la mienne. Mais aujourd'hui, elle était en pause. Ma place à la fac avait été révoquée de part ma disparition, et j'étais coincé à Fountain Hill, ne pouvant pas retourner à Seattle, où j'avais, auparavant, toute ma vie. Mama était venu quelques jours, mais n'avait pas pu rester, et j'étais resté à vivre chez Iris. Mes mamans, ainsi que Shawn, m'envoyaient de l'argent pour que j'aide financièrement mon amie d'enfance et que je ne me préoccupe pas de tout l'aspect financier, survie de ma vie. Je venais d'une famille aisé, mais j'avais clairement l'impression d'abuser d'eux.
Mais qui dit vie en pause dit que j'ai le temps pour me refaire des amis, reconstruire une vie sociale. En six ans, mes potes avaient tous vieillis, la plupart étaient même marié. Et moi... j'étais le jeunot dont ils avaient fait le deuil. Autant tout recommencer à Fountain Hill. La ville était plaisante, et avant qu'Iris ne me récupère à mon retour, à la vie, j'avais fait la connaissance de Lana. Sa tête me disait quelque chose et j'avais vite fait le lien, l'ayant vue à la TV. Est-ce que je me laissais impressionner ? Non ! Après tout, j'étais aussi une star à Seattle ! Les avantages de passer sous un train sans avoir la moindre blessure. Mais le fait est qu'à force d'attendre cote à cote au commissariat, on avait fini par discuter... enfin, j'avais engagé la discussion. Et à terme, je lui avais proposé un café, avant qu'on se fasse interroger.
Et un café plus tard, j'avais pu récupérer son téléphone pour qu'on puisse se revoir. Alors je lui avais proposé de passer faire un tour au marché de Noël ce jour-là, pour qu'on profite des animations en ville. Puis, Lana, je la trouvais triste un peu, j'avais envie qu'elle sourit, et quoi de mieux que Noël pour ça ? Aussi je lui avait donné rendez-vous au Marché, n'ayant pas pu passer la prendre puisque mon permis n'avait pas encore été réhabilité... Alors je guettais patiemment la petite tête rousse, les mains plongées dans les poches de ma veste.